Loi 5 : Introduction :

 

L’arbitre est le rapporteur officiel des faits survenus durant une rencontre. C’est ainsi qu’il doit remplir, clôturer fidèlement et valablement la feuille de match (résultat du match, inscription des cartes exhibées, absence de carte d’identité …).

 Il est également tenu de rédiger un rapport lorsque des faits particuliers doivent être rapportés au comité sportif ou au comité provincial. C’est ainsi le cas lors de :

1.      exclusion de joueurs ou d’officiels (sauf pour 2 cartes jaunes), 

2.      incidents avant, pendant ou après le match,

3.      terrain non conforme,

4.      match non joué pour tous motifs, sauf terrain impraticable,

5.      tous les cas de match arrêté : terrain DEVENU impraticable, manque de ballon, joueurs en nombre insuffisant, etc.

 Ce rapport ne doit pas être rédigé directement à la fin du match dans votre vestiaire. Il devra être rédigé à votre domicile et être envoyé au comité répressif – via la système e-kick off .  

 Pour la rédaction de ce rapport, l’arbitre ne doit pas se contenter de citer des termes génériques et sibyllins (exemples : joueur X exclu pour coup volontaire ou match arrêté pour envahissement de terrain, …). Il doit dresser un rapport complet des faits.

 Pour une juste sanction des faits répréhensibles, le rapport doit être rédigé clairement. Il ne s’agit pas d’un exercice de littérature mais l’arbitre doit décrire les faits d’une façon brève, mais complète et distincte. Il doit toujours avoir à l’esprit que les instances qui auront à juger les faits décrits dans ce rapport doivent comprendre ce qui s’est réellement passé et apprécier adéquatement les actes répréhensibles.

 L’arbitre devra y relater les faits sans animosité, sans jugement personnel et sans proposition de sanction.

 Voici quelques conseils pour la rédaction d’un rapport adéquat :

 Ø  Concision, mais précision.

Ø  Complémentairement aux réponses aux questions posées dans le rapport électronique, idéalement, ce rapport doit apporter les réponses aux 6 questions fondamentales suivantes :

 

-        QUI ? exemples : Le joueur. L'officiel. Le spectateur.

-        QUOI ? exemples : Coup de pied. Injure. Envahissement du terrain.

-        QUAND ? exemples : Heure et minute des faits. Temps du match. Score

-        COMMENT ? exemples : Par derrière. Poing fermé. Préméditation.

-        OÙ ? exemples : endroit où s’est passée l’action (éventuellement où se trouvait l’action de jeu).

-        POURQUOI ? exemples : Parce que le joueur venait de recevoir un coup de pied ou un avertissement ; Parce que l'officiel ou le spectateur était mécontent d'une décision.

-        Répondre également aux différentes rubriques posées dans le rapport électronique

 Ø  CONSEQUENCES EVENTUELLES : lorsque l’exclusion/faits amènent à des conséquences, il y a également d’apporter des précisions complémentaires :

 Exemples :

-        En cas de blessure de joueur, noter si le blessé a dû être soigné et s'il a pu reprendre part au jeu ;

-        En cas de match arrêté pour des faits disciplinaires : identifier une ou plusieurs personnes (joueurs, entraîneurs, …) qui ont généré les incidents.

 Exercice didactique :

 Relativement à la vidéo qui sera visualisée par la suite, nous vous demandons de rédiger le rapport qui devrait être adressé au comité répressif compétent relativement à une rencontre de championnat de P1 amateur qui oppose les jaunes aux rouges. En l’espèce les jaunes sont les défenseurs.

 Eléments complémentaires (fictifs) de cet incident :

La phase visualisée se déroule à la 83ème minute du match, alors que le score est de 1-1.

 Eléments complémentaires ressortant des notes prises par l’arbitre durant le match ou de faits constatés après les images visualisées.

-        Postérieurement à cette phase, les jaunes avaient effectué un remplacement à la 35ème minute et un autre à la 65ème. Les rouges ont effectué des remplacements à la 15ème , à la 50ème et à la 80ème min.

-        Pour l’action visualisée, le joueur qui sera exclu est le n° 1 (gardien de but) des jaunes. La victime est le joueur n° 9 de l’équipe des rouges.

-        Après exclusion du gardien de but (1 jaune), celui-ci viendra repousser l’arbitre des deux mains à hauteur des épaules et lui dira « espèce de con ».

-        Immédiatement après avoir exhibé la carte rouge au gardien de but, le joueur rouge n° 9 qui s’était pourtant relevé s’écroulera sur le terrain. Il sera évacué en civière et transporté à l’hôpital.

Dressez le rapport de cet incident ….

  Solution :

 Chacun à son style et sa personnalité pour relater l’incident qui a été visualisé.

 Vous ne pouvez pas vous contenter d’écrire : « J’ai exclu le joueur n° 1 (gardien de but) de l’équipe jaune car il a commis un acte de brutalité sur le joueur 9 rouge. Par la suite il m’a légèrement repoussé en m’insultant ».

 En étant aussi laconique sur l’incident, le comité répressif ne pourra juger cette exclusion en toute connaissance cause et sera dans l’ignorance d’éléments importants.

 Relativement à l’incident observé, pour être le plus complet possible, il y aurait lieu de consigner dans votre rapport les éléments suivants. L’ensemble de ces éléments permettra au comité répressif d’avoir une idée complète de l’incident.

 1)     Moment et score du match lors de l’incident : exemple « A la 83ème du match, alors que le score était de 1-1 … »      

2)     Faits antérieurs à la sanction (Pourquoi) : exemple : « Alors que le centre-avant rouge (n°9) est esseulé à proximité du point de réparation adverse, le ballon lui est adressé par un coéquipier. Ce joueur n° 9 contrôle le ballon du pied, se déporte légèrement sur la gauche dans l’axe du but.»

3)     Description de l’action entraînant la carte rouge. Exemple : « Le gardien de but jaune (n° 1) qui était sur sa ligne de but entre les poteaux s’avance en direction de son adversaire et s’élance - à hauteur de la limite de la surface but - jambes en avant, en direction de cet avant adverse. De la jambe gauche, il percute son adversaire à hauteur du genou. Cet avant sera mis au tapis, se relèvera assez rapidement puis s’écroulera au sol quelques instants plus tard. »

4)     Le faits qui se passent après avoir montré la carte rouge. Exemple : « Après avoir rapidement accordé un coup de pied de réparation aux attaquants et montré la carte rouge à ce gardien de but, celui-ci s’est approché de moi avec rage et viendra légèrement me repousser des deux mains à hauteur des épaules en me disant « espèce de con » puis quittera directement le terrain »

5)     Dans ce cas, il est aussi important de signaler les conséquences connues relatives à cette action. Exemple : « Par la suite, le joueur sera évacué en civière et transporté à l’hôpital. Il ne pourra être remplacé puisque l’équipe orange a effectué tous ses remplacements et la rencontre s’achèvera sur le score de 1-1… ».

 A titre exemplatif, en l’espèce, le rapport de l’incident pourrait dès lors être rédigé comme suit :

« Nous sommes à  la 83ème du match et le score était de 1-1. Alors que le centre-avant rouge (n°9) est esseulé à proximité du point de réparation adverse, le ballon lui est adressé par un coéquipier. Ce joueur n° 9 contrôle le ballon du pied, se déporte légèrement sur la gauche en restant dans l’axe du but. Le gardien de but jaune (n° 1) qui était sur sa ligne de but entre les poteaux s’avance en direction de son adversaire et s’élance - à hauteur de la limite de la surface but - jambes en avant, en direction de l’avant adverse n°9. De la jambe gauche, il percute son adversaire à hauteur du genou. Cet avant sera mis au tapis, se relèvera assez rapidement puis s’écroulera au sol quelques instants plus tard en se tordant de douleur.

Après avoir rapidement accordé un coup de pied de réparation aux attaquants et montré la carte rouge à ce gardien de but, celui-ci s’est approché de moi avec rage et viendra légèrement me repousser des deux mains à hauteur des épaules en me disant « espèce de con » puis quittera directement le terrain.

Le joueur 9 rouge sera évacué en civière et transporté à l’hôpital. Il ne pourra être remplacé puisque l’équipe des rouges a effectué tous ses remplacements. La rencontre s’achèvera finalement sur le score de 1-1. ».

 A DES FINS DIDACTIQUES VOICI QUELQUES EXEMPLES D’AUTRES RAPPORTS :

 1. Terrain non conforme :

 a) Evitez de vous limiter à écrire simplement : « Terrain non conforme à l’heure du match ». En effet, le comité sportif n’aura aucune donnée justifiant votre décision et votre rapport pourra facilement être mis à mal.

 b) Ecrivez de préférence : (exemple)

Alors que le début de la rencontre était prévu à 9 heures 30, j’ai procédé à la vérification du terrain à 8 hrs 45. A cette occasion, j’ai constaté que les filets des deux buts avaient été lacérés de manière à ce qu’il en manque plus de deux mètres carrés dans chacun des buts. Directement après cette inspection, j’ai prévenu le délégué au terrain qu’il devait réparer les susdits filets ou les remplacer. Il m’a signalé que cette détérioration avait été effectuée durant la nuit et qu’il ne disposait ni du matériel ni des pièces nécessaires pour effectuer les réparations.

A l’heure prévue pour le début du match, j’ai constaté que les filets n’étaient pas encore réparés et j’ai déclaré le terrain non conforme.

 2. Match arrêté pour brouillard :

 a) Ne vous contentez pas d’écrire : « match arrêté à cause du brouillard. »

 b) Ecrivez plutôt : (exemple)

Bien que la rencontre a débuté dans de parfaites conditions climatiques, après 32 minutes de jeu, le brouillard est rapidement apparu. A la 36ème minute de jeu, me plaçant sur la ligne de but au milieu d’un but, je ne distinguais plus le but de l’autre côté du terrain. J’ai appelé les deux capitaines pour signaler que je suspendais momentanément la rencontre. Après un délai d’attente de 30 minutes les conditions atmosphériques étaient toujours les mêmes. J’ai dès lors décidé d’arrêter définitivement la partie.

 3. Match arrêté pour incident :

 a) Ne vous contentez pas d’écrire simplement : « Match arrêté à la 49ème minute car M. D. SAGREABLE a bousculé un joueur adverse et a refusé de quitter le terrain malgré la carte rouge que je lui ai montrée ». Pour apprécier correctement les faits et éviter toute contestation ultérieurement vous devez être plus explicite et complet dans votre rapport.

 b) Vous devez détailler plus précisément les faits comme suit : (exemple)

A la 49ème minute d’une rencontre relativement disputée, alors que je venais de siffler un coup franc direct en faveur des visités, l’entraîneur visiteur (M. D. SAGREABLE, né le 29/2/1960) qui se trouvait 10 mètres à l’extérieur de sa zone technique a critiqué ma décision en applaudissant d’une manière sarcastique. Ayant clairement vu la scène, je me suis approché de lui et lui ai exhibé une carte jaune.

Le comportement de l’intéressé a ensuite été irréprochable jusqu’à la 68ème minute.

A ce moment, alors que le joueur 7 visité venait de commettre une faute sur son fils (petite poussée dans le dos pour lui subtiliser le ballon - sanctionnée d’un coup-franc direct), M. D. SAGREABLE qui se trouvait à 15 mètres de la phase de jeu, a couru sur le terrain en direction du joueur 7 local, l’a repoussé des deux mains avec vigueur vers l’arrière et l’a fait tomber au sol en criant « espèce de sale gamin de merdre ». Voyant ces faits, je me suis approché de lui et lui ai exhibé la carte rouge.

En visualisant la carte rouge, M. D. SAGREABLE a crié avec rage à mon égard : « Tu n’as pas le droit de m’exclure et je reste où je suis».

Je lui ai clairement signalé que s’il ne quittait pas la zone neutre j’arrêterais la rencontre.

Voyant que cet entraîneur s’asseyait sur le banc de la zone technique, j’ai fait appel au délégué au terrain ainsi qu’au délégué visiteur pour faire sortir l’intéressé de la zone neutre et je leur clairement précisé que s’il ne s’exécutait dans les 120 secondes, j’arrêtais la partie.

Malgré les interventions de ces deux délégués ainsi que du capitaine visiteur, M. D. SAGREABLE a obstinément refusé de quitter la zone neutre.

Après avoir attendu 3 minutes, voyant l’inertie de l’intéressé et le refus catégorique d’obtempérer à ma décision, j’ai sifflé la fin de la rencontre, invité les joueurs à rentrer aux vestiaires et suis rentré dans le mien sous les quolibets de M. D. SAGREABLE qui a continué ses insultes en disant « c’est un con, un imbécile, il ne connaît pas le règlement ». Aucun autre incident n’est à déplorer lors de cette rentrée aux vestiaires.

 4. Incidents avec un supporter :

 a) Eviter d’écrire laconiquement : « A ma rentrée aux vestiaires à la fin de la rencontre, un spectateur a lancé une motte de terre dans ma direction ». En effet ce rapport n’est pas suffisamment précis, il ne faut pas hésiter à écrire le plus de détails possible sur cet incident.

 b) Par exemple :

A l’issue de la rencontre, alors que je me rendais en direction des vestiaires via la zone de protection, j’ai vu, à environ 1,50 mètre de moi un supporter, arborant et supportant les couleurs de l’équipe visitée, et qui se trouvait dans l’espace réservé aux spectateurs. Il s’est baissé et a ramassé une motte de boue. En m’insultant de « malhonnête et de vendu » il a lancé ce projectile dans ma direction lequel m’a atteint sur le cuir chevelu. Je n’ai subi aucune blessure. L’entraîneur de l’équipe visitée est directement intervenu auprès de l’intéressé pour lui demander de se calmer.

 5. Exclusion d’un joueur :

 a) Il est insuffisant d’écrire : Carte rouge au joueur T. RICHEUR car, des deux mains, il empêche le ballon de pénétrer dans son propre but ».

 b) Relatez, par exemple, cet incident comme suit :

Nous sommes à la 74ème minute de la rencontre et le score est de 1-2. Le joueur n° 9 local prend de vitesse son défenseur et se dirige via l’aile latérale gauche en direction de la surface de réparation adverse. Le gardien de but, qui est sorti de 5 mètres de la surface de réparation, essaye d’intercepter cet attaquant mais n’y parvient pas. Voyant que le joueur T. RICHEUR revient très vite, arrivé à hauteur de l’entrée de la surface de réparation notre attaquant botte dans le ballon en direction du but. Juste avant que le ballon ne pénètre dans le but le joueur T. RICHEUR s’empare du ballon des deux mains et le relance dans le jeu. Après avoir sifflé et accordé un coup de pied de réparation au locaus, j’ai immédiatement exclu ce joueur. Je signale que Monsieur T. RICHEUR avait déjà reçu une carte jaune à la 54ème minute pour faute inconsidérée.

 6. Exclusion d’un joueur Damien MOLISSEUR :

 a) Il n’est pas suffisant d’écrire : « Le joueur Damien MOLISSEUR a été exclu pour coup de pied volontaire ».

 b) Soyez plus complet dans la relation des faits comme par exemple :

Après 37 minutes de jeu, alors que le score est de 0-2 et que les visiteurs ne disposent que de 11 joueurs, le joueur local D. MOLISSEUR, sur une phase de jeu tout à fait correcte, qui se dispute à 3 mètres de la ligne de touche à proximité de la ligne médiane, dispute le ballon avec le joueur visiteur n° 14. Ce joueur s’empare du ballon et l’adresse à un coéquipier qui, suite à une mauvaise interception, fait sortir le ballon des limites de jeu. Pour accélérer le jeu, le joueur 14 déjà cité va rechercher le ballon derrière la balustrade et le dépose à terre dans la zone neutre.

Directement, M. D.MOLISSEUR se précipite pour faire la rentrée de touche mais voyant que son adversaire dépose le ballon à terre s’énerve et à forte voix crie « espèce d’imbécile donne-moi le ballon ». Le joueur 14 répond « le ballon est à terre, prends le ». Directement après cette réplique M. D. MOLISSEUR a donné [JF1] [JF2] un violent coup de pied dans le mollet gauche du 14 adverse. Après avoir entendu un craquement, ce joueur s’est écroulé par terre en hurlant de mal. J’ai exclu le joueur D. MOLLISSEUR qui est directement rentré dans les vestiaires. Le joueur 14 visiteur a été évacué peu de temps après en ambulance à l’hôpital et l’équipe visiteuse a poursuivi la rencontre à 10.