REVISION N° 17 – LOI 12 (2021/03) :

LES SANCTIONS DISCIPLINAIRES :

Introduction – Un peu d’histoire - De l’utilisation de la carte jaune et de la carte rouge …

Comme nous devons les règles du football moderne aux britanniques, on doit le carton (jaune ou rouge), à un anglais : l’ancien arbitre Kenneth George Aston dit Ken Aston qui a dirigé de nombreux matches internationaux.

Jusqu’en 1970, rien ne matérialisait les sanctions disciplinaires. L'avertissement et l'expulsion se faisaient d’une manière verbale et peu de sportifs étaient multilingues..

En 1966, lors de la Coupe du monde qui se déroulait en Angleterre, Ken Aston était responsable de la désignation des arbitres. Il assiste au match à gros enjeu que constitue le quart-de-final qui oppose l’Angleterre à l’Argentine à Wembley. Celui-ci est dirigé par l'arbitre allemand Rudolf Kreitlein.

Cette partie est disputée dans un climat de haine. Les esprits s’échauffent rapidement et la rencontre devient particulièrement tendue. Dès la 36ème minute de jeu, l’arbitre expulse le capitaine et défenseur argentin Antonio Rattín. La rencontre tourne vite à la bataille rangée. L’arbitre de la rencontre qui ne parle pas un mot d’espagnol fait signe à l’argentin de quitter le terrain. Ce joueur refuse d’abord de quitter la pelouse et des joueurs des deux équipes en viennent aux mains. S'ensuivent de longues minutes de confusion pendant lesquelles le match est interrompu. L’argentin est finalement contraint de quitter le terrain sous l’escorte de deux policiers anglais.

Durant cette même rencontre, l’arbitre averti les joueurs anglais Bobby et Jack Charlton. Ces sanctions furent critiquées par la presse locale et remises en cause par les anglais auprès des instances de la F.I.F.A.

Suite à ce match houleux et très débattu après la victoire finale de l’Angleterre, leur apportant leur premier sacre mondial, des décisions fortes sont prises. L’homme de la situation se prénomme Ken Aston, responsable de la désignation des arbitres. Il se voit charger par la FIFA de trouver un moyen efficace de transmettre les consignes pour un arbitre aux joueurs. Il réfléchit alors à des indicateurs colorés qui pourraient donner des informations aux joueurs et les pénaliser en cas de mauvais comportement, sportif ou non, sur un terrain de foot. Il s’inspire des feux tricolores en prenant les deux couleurs signalant un danger ou son approche, le jaune et le rouge, facilement distinguables.

La légende raconte que cette idée a germé dans son esprit sur le chemin de retour de cette épique rencontre, alors qu'il s'arrêtait à un carrefour de feux de circulation à Kensington High Street. En voyant le feu jaune, qui signale "attention", puis le feu rouge lui signifiant "stop", il se dit que le code est adaptable au football, traverseraient les barrières linguistiques et clarifieraient aux joueurs ainsi qu’aux spectateurs les avertissements et exclusions. Ken Aston a expliqué plus tard, qu'en arrivant chez lui, il a expliqué son idée à sa femme, Hilda. Celle-ci a disparu dans l'autre pièce, pour revenir quelques minutes plus tard avec deux «cartes» en papier de construction. Elle les avait coupés pour tenir dans la poche de sa chemise.

Et les cartons sont nés !

L’idée de montrer un carton jaune pour avertir un joueur et un rouge pour l'exclure fut acceptée et utilisée pour la première fois, à titre d’essai, lors de la Coupe du monde 1970.

Le dimanche 31 mai 1970, lors du match de poule Mexique-Union Soviétique, l'arbitre allemand Kurt Tschenscher octroie à Evgeni Lovchev, le n°6 de l'équipe soviétique, le premier carton jaune de l'histoire.

Après une période d’essai, l’utilisation des cartes jaune et rouge fut mise en application pour toutes les rencontres de football.

Depuis lors, l’utilisation de ces cartes est également reprise dans différentes disciplines sportives pour donner les mêmes consignes

Approche disciplinaire :

La Loi 12 rappelle que l’arbitre a autorité pour infliger des sanctions disciplinaires à partir du moment où il pénètre sur le terrain pour l’inspection d’avant-match et jusqu’à ce qu’il le quitte après le coup de sifflet final (séance de tirs au but comprise).

Si, avant de pénétrer sur le terrain au début du match, un joueur ou un officiel d’équipe commet une faute passible d’exclusion, l’arbitre a autorité pour empêcher le joueur ou l’officiel d’équipe de participer au match (cf. point 6 de la Loi 3) ; l’arbitre signalera toute autre incorrection.

Qu’il soit sur le terrain ou en dehors, un joueur ou un officiel d’équipe qui commet une faute passible d’avertissement ou d’exclusion doit être sanctionné conformément à la nature de la faute commise.

Le carton jaune indique un avertissement et le carton rouge indique une exclusion.

Les joueurs, remplaçants, joueurs remplacés et officiels d’équipe peuvent se voir infliger un carton jaune ou un carton rouge.

 

Quand l’arbitre doit-il appliquer une sanction disciplinaire ? Comme nous le verrons ci-après, tout dépend du contexte et de la nature de la faute. Les faits ou phases sont-ils interprétables ou pas ?

 

Exemples :

-        Faute commise par imprudence,

-        Faute bénigne,

-        Faute de main involontaire,

-        Faute de main sans interférer / stopper une attaque prometteuse,

-        Exprimer une légère critique ou mécontentement,

-       

 

 

CONSTRUCTION DE L’AUTORITE DES

 

LE DEPART DE LA RENCONTRE !!!

L’arbitre DOIT faire preuve d’une connaissance parfaite de l’échelle des pouvoirs discrétionnaires mis à sa disposition. 

Cette échelle des valeurs DOIT varier en fonction d’éléments tels que :

 

ambiance du match, caractère répétitif des fautes, degré d’agressivité de l’action,  l’expression du visage fautif …

Exercice :

 Pour les infractions reprises dans le tableau ci-après comment devrait agir l’arbitre au point de vue disciplinaire ?

 

1.

Lors d’un duel pour récupérer le ballon, un joueur bouscule un adversaire d’une manière inconsidérée

Carte jaune

2.

Alors qu’il va disputer le ballon, un joueur essaie de faire trébucher un adversaire d’une manière violente

Carte rouge impérative

3.

Alors que le ballon est en dehors du terrain, un joueur donne un violent coup de pied dans le mollet d’un adversaire

Carte rouge impérative

4.

Sur coup de coin, un adversaire détourne d’une manière involontaire le ballon dans son propre but

Aucune sanction

5.

Dix minutes après avoir reçu une carte jaune, le même joueur commet de nouveau une infraction similaire

2nd carte jaune suivie d’une carte rouge

6.

Sur l’espace de 10 minutes de jeu, un joueur charge d’une manière imprudente un adversaire pour la 4ème reprise alors qu’à l’occasion de la faute précédente vous l’avez ouvertement réprimandé

Carte jaune

 La Loi 12 précise que :

a)      On parle d’attitude « imprudente » lorsqu’un joueur dispute le ballon sans attention, ni égard, ni précaution. Aucune sanction disciplinaire n’est nécessaire.

b)     On parle d’attitude « inconsidérée » lorsqu’un joueur agit sans tenir compte du caractère dangereux ou des conséquences de son acte pour son adversaire. Il doit être averti (carte jaune).

c)      On parle d’attitude « violente » lorsqu’un joueur fait un usage excessif de la force au risque de mettre en danger l’intégrité physique de son adversaire. Il doit être exclu (carte rouge).

 Les infractions répertoriées sous les points b) et c) ci-devant DOIVENT être sanctionnées disciplinairement comme prévu dans les lois du jeu. Il s’agit de cartes dites impératives. 

Une carte jaune doit également être exhibée à un joueur qui enfreint de manière répétée les Lois du Jeu. Tel est notamment le cas d’un joueur qui continue à commettre une faute de même nature alors que vous l’avez déjà ostensiblement admonesté. 

Un joueur qui reçoit un second avertissement au cours du même match (en dehors des tirs au but prévus en cas d’égalité) doit se voir montrer directement après l’exhibition de cette seconde carte jaune, la carte rouge. 

Un joueur qui se voit montrer une carte rouge (exclusion) après le coup d’envoi de la partie ne peut pas être remplacé.

 Un joueur, remplaçant ou joueur remplacé exclu, doit immédiatement après son exclusion regagner les vestiaires et ne peut plus se trouver par après dans la zone neutre ou dans la zone de protection donnant accès aux vestiaires.

 Le jeu ne sera repris que lorsque le joueur exclu est entré dans les vestiaires (si les vestiaires ne se trouvent pas à proximité du terrain, le jeu sera repris après que le joueur exclu a quitté la zone neutre et s’est clairement dirigé vers les vestiaires).